Golf et Climat

JO d’hiver, internationaux de tennis, tournois de golf… L’organisation de grands rendez-vous est mise à mal par le réchauffement climatique. Par ailleurs, la hausse des températures nuit également à la performance des athlètes. Le golf est une activité́ d’extérieur par excellence, elle est en première ligne de ce nouvel état climatique. Pour preuve le nombre de sites internet qui vous précisent quelle est la bonne période pour jouer dans tel ou tel golf ou région du monde.

Car il est vrai qu’un golf n’a d’existence que si des joueurs pratiquent et assurent un équilibre économique suffisant. Beaucoup d’intempéries = moins de joueurs donc un chiffre d’affaires en baisse. Plus de chaleur et on observe une concentration des parties à des heures plus propices, ce qui peut engendrer des problèmes de maintenance…Ne parlons pas des périodes de sécheresse qui entrainent la nécessité d’un arrosage intense afin d’éviter que les greens deviennent trop secs ou que des terrains s’abiment définitivement.

Le golf d’ici une cinquantaine d’année (ce n’est pas si loin) aura obligatoirement un autre visage qu’on le veuille ou non. Les espèces végétales ou animales auront à faire face aussi au problème même pour celles protégées dans des zones classées. Beaucoup des sites de golf qui existent ne résisteront pas, sauf à engager des dépenses considérables (érosion du trait de cote pour les links en bord de mer, épisode de sécheresse sévère, l’élévation des océans).

Les Etats-Unis comptent 1 168 parcours de golf côtiers aménagés à un niveau qui dépasse de moins de 2 mètres celui de la mer. Plus de la moitié pourraient disparaître d’ici à la fin de ce siècle, à moins de faire des travaux d’adaptation.

Anecdote (amère) : Comme vous le savez peut-être Donald TRUMP est un excellent joueur de golf. Il est d’ailleurs propriétaire d’un golf en Irlande. Or selon le site américain politico, une filiale du milliardaire Donald Trump a déposé une demande de permis de construire un mur autour de son terrain de golf. Or, pour justifier sa demande, le Trump International Golf Links & Hotel Ireland, dans le comté de Clare, invoque les risques que font peser sur ses greens le réchauffement climatique et ses conséquences -érosion accélérée due à la montée du niveau de la mer et phénomènes météos extrêmes. On peut être amer quand on voit comment le président américain s’est retiré de l’accord de Paris en invoquant que le réchauffement climatique était une ineptie !

Petit rappel : La terre c’est aussi l’eau présente aux 3 stades : liquide, solide et gazeux. Toutes les espèces se sont adaptées au climat au cours du temps cependant c’est la disponibilité en eau qui détermine également le type de végétation en un lieu donné. L’eau est un enjeu majeur qui est lié aux composantes du climat. La seule solution pour stabiliser ou réduire le réchauffement climatique est de limiter la concentration de gaz carbonique.

Le Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC) a publié en octobre 2018  un nouveau rapport scientifique qui révèle la nécessité d’une action urgente pour réussir à limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C.

Le rapport indique clairement qu’un monde à 1,5°C, certes déréglé, est plus vivable et viable pour l’humanité et la nature qu’un monde à 2°C. Ce demi-degré de plus de hausse moyenne pourrait avoir des effets irréversibles pour la vie sur Terre. Une augmentation de la température jusqu’à 2°C aurait des conséquences dévastatrices : élévation du niveau de la mer, désertification, perte d’habitats naturels et d’espèces, diminution des calottes glaciaires, avec des impacts sur la santé, la sécurité et la croissance économique. Une transition écologique profonde de nos sociétés dans la prochaine décennie doit être engagée, à travers une décarbonation des secteurs clés de l’énergie, des transports et de l’agriculture.