Golf et environnement

Si dans le principe, la sauvegarde de la biodiversité, de la beauté des paysages ou la recherche d’une plus grande sobriété énergétique emportent l’adhésion de tous ; dans la réalité c’est une autre histoire. Les questions environnementales sont mises en opposition au développement de l’activité économique alors qu’elles pourraient, si on se donnait la peine, notamment en changeant nos pratiques et en favorisant l’innovation technologique des alternatives, de ne plus être antinomiques.

Sans doute, le golf est-il une bonne illustration de la difficulté, a priori, de concilier l’activité de l’homme (économie / loisirs) et la protection de la nature et des ressources naturelles notamment en eau dont la consommation sans compter, est, et sera un vrai sujet dans les années à venir.

Si a priori le golf véhicule des images positives liées à la nature : des arbres, des rivières, des pelouses verdoyantes ou des animaux parfois, étudions de plus près le sujet …La pratique du golf a t-elle un impact environnemental important ?

Son impact sur l’environnement est moins flagrant qu’un immeuble moche en bord de mer ou une usine qui recrache des polluants mais on peut tout de même s’interroger.

La critique majeure est le besoin en eau qui est très élevé environ 3000 m3 par hectare et par an, rapporté aux nombres d’utilisateurs (les golfeurs) c’est beaucoup ! Sans compter le plus choquant les golfs en zone désertique ou il ne pleut pas !

A cette consommation, il faut ajouter l’utilisation de produits phytosanitaires ou fertilisants pour l’entretien des greens qui sont, on le sait, très polluant pour l’eau et les sols. Pour un hectare, on parle d’un 1,5 kg d’engrais et de désherbant particulièrement pour l’entretien du green qui doit être nickel.

Et plus vert…igineux et de manière plus insolite, chaque seconde c’est plus de 14 balles de golf perdues sur les parcours de golf d’Europe et des Etats–Unis soit plus de 450 millions de balles par an !! (source le site planetoscope -conso globe). Même si le recyclage des balles est pratiqué, ce nombre élevé a un vrai impact sur l’environnement elles ne sont que très peu biodégradables ! (Les balles de golf sont constituées de 3 ou 4 couches, alliant 3 ou 4 matériaux différents, ainsi que des vernis, des peintures, …. Dures ou soft, les balles sont couvertes d’enveloppes de polymères (issues du pétrole et 20 000 tonnes de caoutchouc sont utilisés pour fabriquer le cœur de la balle).

Alors que faire ?

Déjà à son propre niveau, comme souvent en matière d’environnement on a un comportement à adopter. On pourra privilégier les balles d’occasion recyclées. Elles sont re-conditionnées, revernies. Elles conservent donc toutes leur performance et au plan esthétique on y voit que du feu.

S’agissant des golfs, il est vrai qu’un tri est à faire entre le verdissement de leur politique d’entretien qui font l’objet d’une communication appuyée. Mais globalement on note un effort qui va dans le bon sens. Il faut d’ailleurs souligner que cette évolution n’a pas été spontanée, elle s’est mis en œuvre sous l’impulsion de la politique dynamique du ministère de l’environnement et ce depuis des années. D’abord une charte entre tous les acteurs du monde du golf et notamment la Fédération Française Française de Golf, les architectes et les ministres de la santé, de l’agriculture et de l’écologie a été signée.

Datée de 2006 la charte perdure t-elle ? j’ose penser que oui.

Aujourd’hui, on parle même de golf « écologique » qui ont adopté un agenda 21. Petite parenthèse sur l’agenda 21 : il s’agit d’un plan d’action pour le XXIe siècle adopté par 173 chefs d’État lors du sommet de la terre à Rio en 1992. Ce plan d’action décrit où le développement durable doit s’appliquer et il formule des recommandations. Pour un golf la déclinaison est ne plus consommer d’eau potable, d’utiliser des engrais organiques, de faire un recensement de la faune et de la flore présentent sur son terrain. Grace à ces démarches, certains golfs ont obtenu une labellisation développement durable parmi lesquels le golf de Toulouse Téoula. Il y a aussi le golf de Merignies (Lille, Douai, Arras, Seclin) qui récupère l’eau de pluie et des toitures du domaine. Les plans d’eau abritent même des poissons, plus de la moitié du terrain est laissé à l’état sauvage sans aucun intrant.

Enfin, la communication faite par la Fédération Française de Golf est très encourageante. Une convention entre la FFG et le Museum d’histoire naturel de l’Homme, qui a pour but d’identifier la biodiversité sur le Golf National et de mettre en place des outils destinés à préserver et valoriser le patrimoine naturel, a été reconduite cette année. Selon le bilan statistique annuel de 2015 fait par la fédération, les golfs ont baissé leur consommation d’eau de 14%. 90% des golfs utilisent de l’eau impropre à la consommation pour l’arrosage.

c’est beau la nature quand même 😉

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